Consommation alimentaire, quelles tendances pour demain ?
Il est désormais établi que notre alimentation impacte notre santé : un postulat qui est sorti renforcé de la crise sanitaire. Moins de produits ultra-transformés, retour du fait maison, envie de local, de produits français ou même de davantage de végétal dans l'assiette... sont autant de valeurs désormais attendues par le consommateur.
« Nous sommes ce que nous mangeons » : plus de 50 études épidémiologiques concluent à l'effet délétère de la consommation d'aliments ultra-transformés sur la santé. Les régimes reconnus protecteurs de la santé (méditerranéen, végétarien) mettent ainsi en avant des aliments non transformés, principalement végétaux, aussi variés que possible. Il en résulte une recherche de qualité « upgradée » dans nos assiettes mais aussi une attente de frais ou de fait maison.
« 84 % des convives attendent des restaurateurs des plats préparés avec des produits locaux, déclare Emmanuel Argoud directeur associé Food Service Vision. Ils ont une grande confiance dans ces produits qu'ils considèrent comme plus sains. » Durant les différents confinements, les Français ont redécouvert leur commerce de quartier, le local sort donc grand vainqueur de la crise sanitaire. Consommer local revient aussi pour eux à préserver les emplois dans leur région selon le célèbre « nos emplettes sont nos emplois ».
Si le consommateur entend préserver sa santé, il est aussi attaché aux pratiques culturales respectueuses, et notamment au bio. Selon la dernière étude de l'Agence Bio, les fruits et les légumes bio sont les plus présents en restauration collective : on trouve ainsi des fruits frais bio dans 9 établissements sur 10 proposant du bio, avec des pommes dans 84 % des établissements. Manque de parcelles bio ou coût élevé, certains restaurateurs ou fabricants font confiance aux exploitations agricoles HVE (mention valorisante encadrée par les pouvoirs publics) qui se caractérisent par des pratiques plus vertueuses que celles de l'agriculture conventionnelle (principes de l’agro-écologie).
La tendance anti-gaspi apparaît désormais comme un phénomène durable, qui reflète un changement global des façons de vivre des Français, avec également une prise de conscience accrue de l'état de la planète depuis les confinements. On retrouve ainsi cette tendance dans de nombreux pans de consommation, avec par exemple le développement du « batch cooking », (le fait de préparer ses plats de la semaine le week-end pour éviter tout gaspillage), l'envie d'acheter des produits en vrac pour réduire les emballages ou encore le boom de la seconde main. Cette tendance s'illustre aussi sur les réseaux sociaux, via les nombreux hashtags zéro déchet qui ont fleuri ces dernières années.
Elle ira vers plus de naturalité avec des aliments moins transformés, sans conservateurs ni additifs et un nombre d’ingrédients réduit. La tendance est aussi à la diminution des sucres. Enfin, en phase avec la croissance des consommateurs se disant flexitariens (34 % des Français), nous entrons dans l'ère du végétal. Ce phénomène est aussi renforcé par la loi EGalim qui rend obligatoire un menu végétarien par semaine en milieu scolaire.